Delémont, le 11 août 2005
Le Gouvernement jurassien a appris avec peine le décès, mercredi 10 août, de l’artiste peintre Gérard Tolck.
Avec la mort de Gérard Tolck, c’est non seulement un créateur contemporain majeur des arts plastiques que perd notre canton, c’est aussi un « agitateur culturel » pertinent et productif des Franches-Montagnes et du Jura qui quitte la scène.
Gérard Tolck est issu d’une génération dont la formation intellectuelle puis la philosophie furent empreintes des idéaux politiques d’après-guerre. S’il est né dans le Jura méridional, c’est surtout à Lausanne, à l’Ecole des Beaux-Arts, puis à Paris, en Provence, en Bretagne et à Milan qu’il a forgé sa formation artistique. Revenu dans le Jura, c’est aux Franches-Montagnes qu’il a choisi de s’établir. « Libéré de la figuration », au sens artistique comme au sens social du terme, Gérard Tolck vulgarisait sa philosophie libertaire par ces mots : « C’est avoir une haute vision de l’être humain. Même l’anarchiste a un comportement éthique. Il est profondément humaniste. En outre, c’est exigeant pour l’homme que de se sentir capable de se passer de Dieu, de lois, … ». Cette philosophie n’éludait pas la rigueur dans un travail, qu’il qualifiait souvent d’acharné, notamment pour trouver un langage qui lui permette d’intégrer dans une peinture sans concession ce qu’il avait impérativement besoin d’exprimer.
Gérard Tolck s’impliqua très activement dans la vie culturelle de sa région, qu’il a contribué à développer et à faire rayonner. Mélomane et père de deux fils musiciens, c’est en spectateur et en promoteur de concerts enthousiaste et averti qu’il a fait connaître et apprécier sa région – et le Café du Soleil en particulier – parmi les musiciens du monde entier. Dans ce domaine aussi, Gérard Tolck a agi par passion et il a laissé au public jurassien un riche héritage d’émotions.
C’est donc à l’artiste et à la personnalité que le Gouvernement rend aujourd’hui hommage et il assure sa famille en deuil de sa profonde sympathie.
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