Le canton du Jura recevra finalement 3,2 millions de moins de la péréquation financière en 2016. Le potentiel de ressources jurassien par habitant s’est certes amélioré par rapport à la moyenne suisse entre 2015 et 2016, pourtant le canton d’Uri abandonne sa dernière place au Jura. En terme financier, sans la solution de consensus politique finalement adoptée par le Conseil national le 15 juin, le Jura aurait dû supporter une baisse de 6,4 millions de francs entre 2015 et 2016 au lieu des 3,2 millions communiqués. Pour 2016, le Jura devrait recevoir 162,5 millions (165,7 millions en 2015).
Les disparités de potentiels avec les principaux cantons contributeurs continuent de se creuser et le canton du Jura ne peut désormais plus compter sur une augmentation même modérée des recettes issues de la péréquation financière. Cette évolution ne permet plus de financer la progression des charges découlant notamment d’obligations fédérales, à l’image des prestations complémentaires. Ce défi, anticipé par le programme d’économie OPTI-MA, ne pourra être relevé que si la réduction des charges et l’augmentation des recettes supplémentaires évoluent comme prévu.
Certes, de plus en plus de cantons contributeurs éprouvent des difficultés à équilibrer leurs budgets et à honorer leur versement à la péréquation financière. Trois cantons (Zoug, Nidwald et Schwyz) bénéficiant d’une politique fiscale des plus attractives ont déjà communiqué leur volonté de recourir au referendum des cantons contre le compromis accepté par les Chambres fédérales, alors que leur capacité de ressources a très fortement augmenté.
A terme, la situation ne s’améliorera pas pour tous les cantons lorsqu’il faudra introduire la réforme des entreprises III. A l’approche de ce dossier aux enjeux financiers considérables, il y a lieu de se rappeler que le fédéralisme mérite d’être perçu comme une opportunité plutôt qu’une contrainte.