Canton du Jura

La forêt jurassienne fournit les produits et prestations attendues par la société. Par contre, l’impact des changements globaux et différents facteurs socio-économiques la fragilisent et conduiront à d’importantes transformations. Ce constat découle d’une évaluation de la durabilité de la forêt jurassienne et de sa gestion. Portant sur l’ensemble des composantes et fonctions de la forêt, cette analyse permet de dresser un portrait de la forêt jurassienne d’aujourd’hui et des évolutions attendues.

Publié en ce 21 mars, Journée internationale des forêts, le rapport sur la gestion durable de la forêt jurassienne dresse un premier bilan des objectifs du plan directeur cantonal des forêts (PDCF de 2013). Il est constitué d’un système d’indicateurs valable à l’échelle nationale et autorisera un suivi à moyen et long terme. Il permettra également d’affiner la politique forestière cantonale, qui s’avère globalement bien en phase avec les constats et enjeux.

Parmi les points faibles mis en évidence, une vulnérabilité aux aléas climatiques et aux attaques de ravageurs. La forêt jurassienne est en effet constituée de peuplements âgés et d’un volume de bois très important. Combiné à l’émergence de maladies nouvelles et à des modifications climatiques, cette structure défavorable tend à rendre la forêt jurassienne sensible et instable. Le volume de bois en forêt jurassienne continue d’augmenter. Avec un prélèvement moyen de 170'000 m3/an, le niveau des exploitations se situe bien en-deçà de l’objectif de production durable établi à 230'000 m3/an.

Confrontés à une baisse du prix du bois, les propriétaires ne sont guère enclins à consentir des efforts financiers pour éclaircir et rajeunir leur patrimoine. Ils restreignent les exploitations et ont déjà mené différentes restructurations des triages forestiers. Les entreprises privées sont également impactées, faisant peser une menace sur la relève professionnelle et sur l’entretien de la forêt par une main-d’œuvre locale qualifiée.

Les propriétaires forestiers sont par contre globalement disposés à prendre les mesures nécessaires pour que leurs forêts fournissent différents services à la collectivité. L’évaluation met ainsi en évidence différents points forts dans les domaines de la biodiversité, de l’accueil du public ou encore de la protection des ressources en eau potable. L’essor des activités de loisirs en forêt ne manquera toutefois pas de poser d’importants défis dans la manière d’appréhender le rôle social de la forêt jurassienne, de le financer et de le coordonner avec ses autres fonctions.

Quant aux forêts de protection contre les dangers naturels (30% de l’aire forestière), leur aptitude protectrice actuelle est globalement correcte. La pérennité de la fonction protectrice de ces peuplements n’est toutefois pas pleinement garantie partout et un retard dans les travaux d’entretien est mis en évidence.