Un des nombreux colliers de perles en verre multicolores et en ambre. Un des nombreux colliers de perles en verre multicolores et en ambre.

Cette nécropole, qui devait compter plusieurs centaines de tombes, fut fouillée et pillée dès 1876, au cours de la construction de la voie de chemin de fer Delémont - Porrentruy. Un ingénieur, F. Mathey, récolta, probablement comme beaucoup d'ouvriers, des objets qu'il revendit, quant à lui, au Musée de Berne. Les Jurassiens de leur côté déléguèrent H. Duvoisin, qui devint quelques années plus tard directeur du Collège de Delémont. Il surveilla les recherches et les conduisit, semble-t-il, jusqu’en 1881. Déposée tout d'abord dans l'établissement scolaire, la collection fut transférée en 1941 au Musée jurassien de Delémont. Les objets vendus à Berne ont été rapatriés à l'OCC-SAP à Porrentruy en 1995.

Cette nécropole est l'une des plus riches de tout l'arc jurassien; l'inventaire global des objets n'a pourtant jamais été dressé. On y recense des armes (scramasaxes, épées, francisques, umbos de bouclier, un trident), des bijoux (nombreux colliers de perles en verre multicolores et en ambre, fibule circulaire plaquée d'or, pendentifs en or avec filigrane, monnaies romaines perforées, etc.), de nombreux accessoires de buffleterie, une impressionnante série de plaques-boucles de ceinture, souvent damasquinées, huit poteries, et d'autres objets divers tels que peignes en os, agrafes en bronze, anneaux.

Fibule du 7e s. ap. J.-C. faite d’une feuille d’or sertie avec des clous en argent sur un disque en bronze et ornée de fausses pierres en verre teinté. Diamètre: 4 cm. Fibule du 7e s. ap. J.-C. faite d’une feuille d’or sertie avec des clous en argent sur un disque en bronze et ornée de fausses pierres en verre teinté. Diamètre: 4 cm

Cette richesse laisse supposer une population assez aisée et même la présence d'une certaine aristocratie. Des chercheurs ont suggéré que Bassecourt aurait été alors un poste administratif de l'empire franc. On sent également dans cette nécropole une influence franque, voire alamane, comme dans le Territoire de Belfort.

Les fouilles menées en 1942 ont montré que le sol d'époque avait été conservé et que les tombes se signalaient par des pierres dressées entourant la sépulture. La présence de cercueils ou de coffres en bois a aussi été constatée. Les défunts reposaient sur le dos, tête à l'ouest, les bras parfois ramenés sur le bassin, parfois laissés le long du corps.
 

Vue de la chapelle Saint-Hubert à Bassecourt. Vue de la chapelle Saint-Hubert à Bassecourt.

Sur un côté de la chapelle, en 1634, on déposa les corps de 37 personnes, dont 36 pestiférés, habitants probables du village de Berlincourt.
La chapelle Saint-Hubert contient une pierre tombale (longtemps considérée, par erreur, comme étant un menhir) provenant de la nécropole mérovingienne. Cette stèle est connue pour avoir des vertus thérapeutiques.

Fiche technique du site

Commune / Localité Haute-Sorne / Bassecourt
Site Église Saint-Hubert
Datation et type de site
- principal
- secondaire

Haut Moyen Age, nécropole
-
Année de découverte 1875, 1876
Contexte de découverte Inconnu
Date(s) de la fouille 1875, 1876-1881, 1942
Surface de la fouille Inconnue
État de la fouille Achevée
Étude Partiellement achevée
Publication(s) Rais André, Les vestiges barbares de Bassecourt, IJ 21, 1950, pp. 101-118
Friedli Vincent, Das merowingische Gräberfeld von Bassecourt, Saint-Hubert JU,
HA 131/132, 2002, pp. 138-143
Responsables de la fouille Henri Duvoisin et le Collège de Delémont
Alban Gerster et André Rais
Dépôt des collections OCC-SAP, Porrentruy; MJAH, Delémont; HMB, Bâle; MNS, Zürich