Delémont, le 15 novembre 2005
Le Gouvernement jurassien, réuni en séance mardi, partage l'indignation générale suite à l'annonce de la fermeture de la fonderie Boillat et de la suppression de 40 emplois sur le site de Reconvilier. Il juge cette décision incompréhensible et est choqué par la méthode employée par les dirigeants de Swissmetal, qui n'ont pas tenu leurs engagements et ont fait preuve de mépris à l'égard de leur personnel et des responsables politiques de la région.
Les dirigeants du groupe ont annoncé lundi la fermeture de la fonderie de Reconvilier, alors qu'ils promettaient il y a à peine une semaine de mener des analyses complémentaires avant de prendre une décision, analyses qui devaient être communiquées "dans trois mois". Force est de constater que les décisions étaient déjà prises et que les promesses faites au personnel et aux responsables politiques de la région n'étaient pas dignes de foi.
Le Gouvernement, qui suit ce dossier de près par son ministre de l'Economie Jean-François Roth, attend dès lors des dirigeants de Swissmetal qu'ils tiennent les engagements pris. Il va interpeller une nouvelle fois le conseil d'administration pour lui demander que l'étude annoncée il y a une semaine soit effectivement faite, avec des représentants de l'usine de Reconvilier, et qu'elle porte sur des critères industriels et économiques et non pas uniquement sur une stratégie financière à court terme. Aucune décision définitive ne devrait être prise dans l'intervalle.
La façon d'agir des dirigeants de Swissmetal conduit à une rupture de confiance entre l'entreprise, son personnel, ses partenaires et le monde politique. Le Gouvernement s'inquiète en particulier des conséquences d'une telle décision sur l'emploi dans la région et la sauvegarde d'un savoir-faire industriel. Le démantèlement de l'usine de Reconvilier, avec la perte annoncée de 80 emplois d'ici cinq ans, aura un impact négatif sur l'ensemble du groupe, qui emploie plus de 1'000 personnes dans l'Arc jurassien.