Delémont, le 13 septembre 2007
La tourbière des Enfers située au sud du village va prochainement faire l'objet de travaux de revitalisation importants. Une des mesures prévues consiste à diminuer nettement la couverture d'épicéas au centre de la tourbière. Le débardage des arbres s'effectuera au moyen d'un hélicoptère afin de ne pas porter atteinte à ce milieu très sensible. L'ensemble des travaux vise à assurer la conservation et la régénération de la tourbière d'importance nationale. Financés par la Confédération et le Canton, ils contribueront à favoriser la faune et la flore de ce milieu naturel d'un très grand intérêt biologique et paysager.
La tourbière des Enfers a subi, au cours du siècle passé, de profonds bouleversements. Le drainage et l'exploitation de la tourbe ont réduit considérablement la surface et altéré la qualité des milieux marécageux. L'assèchement du site a en particulier favorisé nettement l'augmentation du taux de boisement. Cette évolution nuit à la conservation des milieux humides et de la très riche mosaïque d'espèces floristiques.
Pour répondre aux objectifs de conservation de ce patrimoine unique, l'Office des eaux et de la protection de la nature a planifié deux types d'intervention: l'abattage d'épicéas et le blocage, dans certains secteurs, du système de drainage afin de rétablir une hydrologie plus conforme à la conservation du marais. Une première étape a déjà été réalisée en 2006.
Avec l'aide de l'hélicoptère
La tourbière est un milieu très sensible aux atteintes physiques. Dans l'impossibilité de les éviter par les moyens techniques conventionnels de débardage, il sera fait appel à l'hélicoptère pour transporter les quelque 150 m3 de bois abattus. Cette opération aura lieu durant une journée au cours de la semaine du 17 au 21 septembre prochains. A trois reprises, durant les années 1985 à 1987, une telle intervention avait été menée sur le site de la Gruère.
Parallèlement, d'autres mesures ont été mises en œuvre. Afin d'éviter le piétinement de la tourbière par le bétail, une nouvelle clôture a été installée. De même, pour empêcher l'apport de substances nuisibles aux biotopes, une bande de terrain ("zone-tampon") d'une largeur variable a été définie autour de la tourbière. L'exploitation agricole y demeure modérée, sans épandage d'engrais et de produits phytosanitaires.
Application de l'initiative de Rothenthurm
Rappelons qu’en 1987, le peuple suisse acceptait l’initiative dite « de Rothenthurm ». La protection des marais et des sites marécageux d’une beauté particulière et présentant un intérêt national était ainsi garantie.
Dans le canton du Jura, 19 milieux d’importance nationale ont été inventoriés. Parmi ceux-ci et aux côtés des sites bien connus que sont « la Gruère », « Les Royes », « Plain de Saigne », figure la tourbière des Enfers.
Suite à l’élaboration de cet inventaire fédéral, l’Etat jurassien avait pour tâche de procéder à la mise au point d’un plan de gestion de chacun des sites. L’objectif est d’assurer la protection, la conservation à long terme et, cas échéant, la revitalisation des sites retenus. Les travaux actuellement menés aux Enfers s’inscrivent pleinement dans cette perspective.
L’OEPN tient à souligner l’excellente collaboration avec les autorités communales et les exploitants agricoles, condition indispensable à la mise en valeur des richesses de notre patrimoine naturel et paysager.