Canton du Jura

Delémont, le 15 juillet 2011

Le Musée jurassien des sciences naturelles en collaboration avec paléojura propose, du 16 juillet au 11 décembre 2011, une nouvelle exposition temporaire consacrée aux découvertes paléontologiques mises au jour le long du tracé de la Transjurane.

 
Onze ans après sa naissance en février 2000 et quelques semaines à peine avant la fin officielle des activités de fouille, la Paléontologie A16 dresse un premier bilan pour le moins exceptionnel marqué notamment par la découverte de 43'000 fossiles et 13’500 traces de dinosaures.

Le Musée jurassien des sciences naturelles en collaboration avec paléojura présente pour la première fois au public une sélection de ce remarquable patrimoine naturel mis au jour le long du tracé de la Transjurane. L’enjeu est important sachant que l’institution aura la charge à l’avenir de gérer cette importante collection et d’assurer sa valorisation.

Pour surprendre le visiteur et lui proposer une muséographie originale, le conservateur du musée a fait appel au scénographe François Jaques qui a conçu une mise en scène plutôt audacieuse pour Paléotoroute. Un grand ruban métallique symbolisant l’autoroute sert de décor et de support temporel pour raconter l’histoire des découvertes paléontologiques le long de la Transjurane. 10 tableaux scénographiques font revivre les grandes étapes de la Paléontologie A16, dont la découverte des premières empreintes de dinosaures en 2002.

Une deuxième salle questionne sur l’avenir de ces fossiles en matière de valorisation scientifique, pédagogique et touristique. Elle présente avec une scénographie plus épurée les options d’infrastructures que le projet paléojura soumettra au Gouvernement et au Parlement jurassiens cet automne. De grands judas optiques permettent de lorgner sur quelques mises en scène évoquant les principales options qui seront défendues dans quelques semaines, sachant que les détails du projet sont encore confidentiels. Ces visions sont mises en opposition avec un mur de caisses de rangement, un brin provocateur, symbolisant une solution beaucoup plus minimaliste qui consisterait à se limiter à une mise en archives définitive de ces collections.

Pour alimenter le débat, une vidéo présente le point de vue sur le sujet de différentes personnes triées sur le volet. Le visiteur termine son parcours dans un isoloir baigné par une atmosphère à la fois futuriste et irréelle où il est invité à faire connaître sa propre opinion en remplissant un feuillet aux allures de bulletin de vote. Cet épilogue fait écho à l’introduction de l’exposition qui revient sur la votation de 1982 dans laquelle le peuple jurassien accepta avec 71% des voix le projet Transjurane.

Cette nouvelle exposition qui occupe tout un étage du musée est une importante étape dans le processus de mutation que connaît l’institution depuis deux ans. Grâce notamment à sa collaboration étroite avec paléojura, le musée dispose désormais de moyens plus importants pour renouveler ses expositions et développer des animations pour les écoles et le public.

Cependant, le montage de Paléotoroute a aussi mis en lumière les capacités limitées du bâtiment en matière d’espaces muséographiques. Certains objets n’ont pas pu être exposés, faute de place. Cette réalité est confirmée par l’incapacité de présenter dans ces murs l’imposant bloc calcaire portant le squelette fossile de crocodile découvert à Courtedoux en 2008. Un espace a dû être spécialement aménagé dans l’orangerie située à côté du musée pour permettre au public d’admirer ce fossile remarquable.

Enfin, la conception et la réalisation de cette exposition temporaire est le fruit d'un travail d'équipe entre le personnel du musée et celui de paléojura. Elle a aussi été rendue possible grâce à la collaboration de nombreuses entreprises régionales ainsi que de personnes qui ont aimablement soutenu ce projet.