Delémont, le 29 novembre 2013
Le Jura n’échappe pas au phénomène de surpopulation carcérale observé au niveau national ces dernières années, et qui tend encore à s’aggraver. Depuis plusieurs mois, le canton souffre cruellement d’un manque de places pour la détention avant et après jugement. En conséquence, le Gouvernement a mené une réflexion approfondie pour trouver des solutions à court et moyen terme face à cette situation difficile. La piste privilégiée est la réouverture de la prison de Delémont, sachant toutefois qu’à terme, un nouvel établissement pénitentiaire devra être construit.
Le canton dispose aujourd’hui de 16 places de détention à la prison de Porrentruy. Depuis plusieurs mois, ce nombre de places est largement insuffisant et le canton doit faire appel de manière toujours plus importante aux autres cantons pour placer ses détenus. Tous les cantons devant faire face au même phénomène, il devient de plus en plus difficile de trouver des places hors canton. La situation va encore empirer lors des travaux de rénovation des cellules de la prison de Porrentruy au début de l’année prochaine, ainsi qu’en raison de la réforme en cours du droit des sanctions, qui devrait entraîner une augmentation des peines privatives de liberté.
Conscient des problèmes rencontrés par les autorités judiciaires et d’exécution des peines, ainsi que par les agents de détention, le Gouvernement a donc étudié différentes pistes possibles. Celle qui semble la plus opportune en tant que mesure transitoire est la réouverture de la prison de Delémont. Sise à la rue de l’Hôpital 2 et fermée en 2002, cette prison a une capacité de 14 places. Les incidences financières de cette option, en termes d’investissement et de fonctionnement, doivent être précisées, avant qu’un message ne soit soumis au Parlement en début d’année 2014.
La réouverture de la prison de Delémont ne constitue toutefois pas une solution à long terme. Le Gouvernement a déjà indiqué qu’un nouvel établissement pénitentiaire devra être construit dans le Jura et cet objectif reste prioritaire. Un chef de projet et directeur des prisons sera désigné prochainement à cette fin.