Les pratiques salariales de l’Administration jurassienne respectent l’égalité entre femmes et hommes. C’est ce qu’a révélé une analyse en profondeur effectuée au moyen de LOGIB, un outil d’autocontrôle développé par le Bureau fédéral de l’égalité entre femmes et hommes. Au sein du personnel de l’Etat, la différence salariale entre femmes et hommes est de 0,5%. Cet excellent résultat, étroitement lié au processus de réévaluation des fonctions, confirme une absence de discrimination salariale fondée sur le genre pour l’ensemble des postes de l’administration cantonale.
Depuis 2010, le Gouvernement a mis en œuvre plusieurs projets de modernisation des outils de gestion des ressources humaines. Le coup d’envoi de cette importante réforme a été donné au moment de l’entrée en vigueur de la nouvelle loi sur le personnel de l’Etat, qui a harmonisé le statut de la fonction publique. Cette première étape a été suivie par la fusion, au 1er janvier 2015, des échelles de traitement des enseignants et du personnel administratif ainsi que par l’adoption du décret et de l’ordonnance sur les traitements du personnel de l’Etat - qui a instauré une échelle de salaire unique et pose les bases d'un système d'évaluation égalitaire. L’ancien système d’évaluation des fonctions de l’Administration cantonale a donc été remplacé depuis le 1er août 2016 par EVALUATION.JU, un nouveau système moderne et égalitaire, fondé sur la méthode ABAKABA.
C’est dans ce contexte que les nouvelles bases légales et l’égalité salariale ont été analysées à partir de LOGIB, un outil d’autocontrôle développé par le Bureau fédéral de l’égalité entre femmes et hommes. Cet outil est disponible gratuitement sur internet, sur le site du Bureau fédéral de l’égalité.
LOGIB permet de déterminer la part explicable et inexplicable des différences salariales. Un seuil dit de « tolérance » de 5% a été introduit pour les contrôles dans les marchés publics pour ce qui concerne la part inexplicable. Au sein de l’Administration cantonale jurassienne, ce seuil atteint à peine 0.5%, ce qui constitue assurément un résultat des plus positifs.
Plusieurs facteurs expliquent pourquoi, aujourd’hui encore, certains salaires peuvent être supérieurs pour les hommes par rapport aux femmes, l’inverse étant rarissime. Parmi ces facteurs, on peut citer « l’expérience » ou la « formation de base ». Ces différences sont considérées comme « explicables » car elles sont objectives. Au sein de l’Administration cantonale, elles se situent à un niveau relativement faible, 6.7%, si l’on considère que la part explicable est souvent supérieure à 10% au sein d’autres organisations ou entreprises. En Suisse, en moyenne, cette part est encore supérieure à 15% (19.5% en 2014).
En ce qui concerne la part inexplicable de différences salariales, soit la mesure effective de l’inégalité, les résultats concernant l’administration jurassienne démontrent également qu’à poste équivalent, les femmes ont été globalement revalorisées par la mise en place du nouveau système d’évaluation des fonctions. Pour illustrer cela, on peut souligner qu’il y avait auparavant une classe de différence entre les postes de secrétaires, majoritairement occupés par des femmes, et ceux d’agents administratifs, essentiellement masculins. Le nouveau système a regroupé ces deux catégories de poste pour n’en faire plus qu’une seule fonction « Collaborateur-trice administratif-ve ». Le travail des femmes et des hommes est ainsi rétribué de la même manière. Une plus grande reconnaissance des compétences psychosociales a également permis de revaloriser les professions dites « féminines », c’est-à-dire comprenant plus de 50% de femmes, (enseignantes primaires, secrétaires, collaboratrices administratives notamment). Le nouveau système a ainsi permis de supprimer des différences salariales importantes et qui perduraient depuis plusieurs dizaines d’années.
Ce projet a été soutenu par le Bureau fédéral de l’égalité qui a versé une contribution de l’ordre de 80'000 francs. La dernière tranche de cette contribution financière a été versée en novembre 2017, à la suite à la communication des résultats LOGIB.
En conclusion, le Gouvernement jurassien se réjouit de savoir que l’égalité salariale est une réalité dans la fonction publique jurassienne, ceci grâce à la mise en place du nouveau système d’évaluation des fonctions au sein de l’administration (EVALUATION.JU), entré en vigueur en 2016