Le Département de l’intérieur, par l’intermédiaire du Service de l’action sociale, lance un nouveau programme de mentorat pour les personnes au bénéfice de l’aide sociale. Un appel est lancé pour la recherche de personnes mentors ainsi que d’entreprises mentors dont le rôle sera de soutenir des jeunes adultes et des seniors dans leur parcours d’intégration ou de réintégration professionnelle. Cette nouvelle prestation complète le catalogue de mesures à disposition des acteurs du dispositif d’aide sociale et doit permettre de répondre plus efficacement aux nouveaux défis induits par les changements que l’on observe notamment sur le marché du travail, dans les modèles familiaux et au niveau des flux migratoires.
Nadia, 20 ans, a suivi sa scolarité en Suisse. Ayant grandi dans une famille monoparentale, elle se retrouve aujourd’hui à l’aide sociale, après avoir essuyé plusieurs refus lors de ses postulations en tant qu’apprentie employée de commerce.
Mohamed, 29 ans, est suisse par sa mère et syrien par son père. Ancien étudiant de l’Université de Damas, il a fui le conflit syrien et a pu venir se réfugier dans le pays de sa mère. Son diplôme n’étant pas reconnu et sa maîtrise du français encore perfectible, aucune porte ne s’est ouverte pour lui en Suisse sur le marché du travail.
Jean, 55 ans, travaillait depuis 30 ans au sein de la même entreprise. Après que les actionnaires aient choisi un nouveau directeur général, il a vu ses conditions de travail changer drastiquement. Son contrat de travail a été résilié lorsque l’entreprise a décidé de délocaliser ses activités à l’étranger. Ayant bénéficié des prestations de l’assurance chômage, il se trouve aujourd’hui à l’aide sociale, avec le sentiment que les employeurs ne veulent pas l’engager car jugé «trop vieux», «pas assez flexible» ou avec « une maîtrise insuffisante des outils informatiques».
Les services sociaux régionaux rencontrent de plus en plus souvent ce type de situations auxquelles les assurances sociales n’apportent pas toujours les réponses appropriées. Les situations fictives citées ci-dessus illustrent de nouvelles problématiques sociales qui étaient encore inconnues récemment et qui nécessitent de nouvelles formes d’encadrement, qui doivent reposer sur la confiance, la solidarité, la disponibilité et la flexibilité.
C’est pour apporter une nouvelle réponse à ces nouveaux besoins que le Service de l’action sociale propose un programme de mentorat. Un appel est ainsi lancé et de nouveaux mentors ou entreprises mentors sont recherchés.
Le mentor est une aide complémentaire à celle des professionnels. C’est grâce à lui que le lien social peut être restauré, en complémentarité de l’action menée par les acteurs institutionnels. Le mentor permet aux personnes accompagnées de:
- reprendre confiance en leurs possibilités d’insertion
- s’accorder une autre aide
- faire confiance aux autres
- nouer une relation citoyenne
- disposer d’un relais et d’un véritable appui.
Plusieurs possibilités existent pour celles et ceux désireux de participer à ce programme.
Le Service de l’action sociale recherche des personnes mentors, prêtes à investir environ une heure hebdomadaire pour aider les participants au programme dans leurs démarches. Le service souhaite aussi trouver des entreprises mentors, c’est-à-dire des entreprises qui démontrent une responsabilité sociale en offrant par exemple une heure par semaine à un-e employé-e pour qu’il-elle puisse se consacrer à du mentorat.
Dans ce cadre, une sensibilisation à l’activité de mentor aura lieu durant le prochain mois de janvier.