Plus de 600 sangliers ont été abattus en 2018 dans un contexte où les dégâts en zone agricole ont atteint un record à hauteur d’un demi-million de francs. Compte tenu des dégâts importants encore constatés en ce moment, les efforts des chasseurs et de l’Etat doivent clairement être poursuivis et renforcés. En conséquence, différentes dispositions règlementaires relatives à la chasse aux sangliers sont revues.
Le Gouvernement jurassien poursuit sa stratégie d’actions par gradation en lien avec la chasse aux sangliers. Il a validé en ce sens une modification du règlement sur l’exercice de la chasse. Ces adaptations pour la saison 2019-2020 concernent trois volets :
- Le permis à points est suspendu jusqu’à nouvel ordre, aucun quota n’étant fixé par chasseur ;
- L’annonce téléphonique obligatoire du tir d’un sanglier est abolie d’octobre à février ;
- Le séquestre par l’Etat des femelles allaitantes reste en vigueur uniquement durant la période d’affût et que lorsque celles-ci dépassent le poids de 40 kg.
Le Département de l’environnement a anticipé l’ouverture de la chasse à l’affût au 1er juin 2019. Comme pour les précédents exercices, il compte prioritairement sur l’effort collectif des chasseurs. Ces derniers pourront ainsi être postés en dehors des forêts, avec en ligne de mire tous les jeunes sangliers risquant de commettre des dégâts en zone agricole. A partir de juillet, le tir des adultes sera à son tour ouvert, en maintenant la protection de la laie allaitante adulte dont dépendent les marcassins. Les restrictions en matière de chasse aux sangliers sont ainsi réduites au niveau des exigences fédérales. Les adaptations permettent de tenir compte de l’éthique et de la protection des animaux, tout en garantissant un contrôle adéquat sur les opérations dans le terrain.
Dans l’attente de la saison de chasse 2019, qui s’annonce à nouveau prolifique au vue des effectifs de marcassins observés et des dégâts enregistrés ce printemps, l’Office de l’environnement se doit d’agir dans les secteurs à dégâts. Des tirs administratifs (tirs de nuit) sont ainsi menés et conduits par les gardes avec le renfort depuis début mai d’une dizaine de chasseurs accompagnants. Ces actions permettent d’agir rapidement selon la ligne donnée par le Parlement avec la motion no 1232, en limitant les dérangements de la faune en général durant cette période sensible. Ces opérations ne remplacent aucunement la chasse, qui, dès juin, doit permettre la grande partie des prélèvements.
Au vu des expériences et des multiples avis dans ce domaine, des discussions seront menées avec la Fédération cantonale jurassienne des chasseurs afin d’évoquer de nouvelles modalités de chasse efficaces et durables. Ces réflexions pourront s’intégrer dans le processus de révision du règlement sur l’exercice de la chasse 2020-21. Une table ronde est également prévue à la fin du mois avec les représentants du monde agricole pour évoquer la thématique des dégâts causés aux parcelles agricoles.