A la fin du mois de février dernier, l'Office de l'environnement a été informé que des agneaux avaient été pourchassés par un grand canidé en pleine journée sur les hauteurs de Montsevelier. L'éleveur témoin de la scène est parvenu à faire fuir l'animal en donnant de la voix. Dépêché sur place, un garde-faune cantonal a procédé à la prise des échantillons ADN sur trois agneaux blessés. Les résultats du Laboratoire de biologie de la conservation de l'Université de Lausanne ont été transmis hier en fin de journée : ils confirment qu'il s'agissait bien du loup (Canis Lupus).
Cette attaque présente la particularité de s’être déroulée en pleine journée. L’exploitation agricole concernée se situe sur les hauteurs de la commune de Val Terbi dans un endroit relativement isolé. L’éleveur avait lâché son troupeau en libre parcours dans les pâturages attenants à l’exploitation pour qu’il profite des conditions clémentes de la mi-journée. L’agitation soudaine du troupeau a fait réagir les chiens de la ferme ainsi que l’éleveur qui a crié à la vue d’un grand canidé tentant d’emporter un agneau en lisière forestière. A ces cris, le loup a lâché prise et a disparu. L’agneau en question a pu être réintégré au troupeau après quelques soins vétérinaires. Au total trois agneaux ont été blessés et deux ont disparu lors de cette attaque.
Cet événement confirme le passage régulier du loup dans la partie est de l'Arc jurassien. À ce jour, un seul individu a pu être précisément identifié grâce à son ADN. Il s’agit de M207, qui avait attaqué deux chèvres du côté d’Epauvillers. La présence d’un loup avait été confirmée du côté de Bâle-Campagne en novembre dernier, sans pour autant que l’individu ait pu être identifié. Il est ainsi probable que plusieurs loups isolés traversent la région jurassienne en quête d’un nouveau territoire.
De nombreux signalements à analyser
L’Office de l’environnement (ENV) a reçu différentes annonces de la présence du loup depuis le début de l’année, dont les cas suivants : un grand canidé vagabondant du côté de la Basse-Allaine, un signalement semblable à Val Terbi, deux veaux morts à l’étable dans la région de Saint-Ursanne et présentant des traces de blessures.
ENV est en charge de traiter ces différentes annonces et de procéder aux investigations nécessaires, que ce soit par analyses locales, analyses d’échantillons ADN, autopsies vétérinaires ou autres avis d’experts. ENV veille également à l’information du préposé à la protection des troupeaux, qui informe les exploitations voisines afin qu’elles soient vigilantes. Pour les trois cas évoqués, il s’agissait au final de chiens-loups tchécoslovaques errants, respectivement de complications durant la gestation ayant entraîné la mort naturelle des veaux (les blessures attestant la consommation d’autres carnivores après la mort des animaux).
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