Au niveau de la consommation globale, y compris l’énergie dépensée pour cuire les aliments, le gaspillage alimentaire et les transports, le secteur de l’alimentation représente environ 25% des émissions de GES des habitants suisses. Une part importante de ces émissions sont liées à la production de produits laitiers et de viande, les animaux (bovins en particulier) émettant des GES lors de leur digestion.
Contrairement à d’autres domaines, les émissions de gaz à effet de serre liées à la production agricole ne peuvent être compressées et ramenées proches du zéro, bien que des mesures puissent encore apporter une marge de progression. Les mesures techniques sont cependant limitées par rapport aux leviers que la population peut utiliser : manger selon les recommandations de la pyramide alimentaire, avec des produits de saison et locaux.
OBJECTIFS
Cet objectif est celui du monde agricole et des autorités, comme en témoigne la création du Centre d’excellence pour les agroécosystèmes de Courtemelon. Le Plan climat vise surtout à garantir des moyens financiers pour que les exploitations agricoles jurassiennes puissent bénéficier de programmes leur permettant de renforcer leur durabilité. Les mesures prioritaires évoquées ci-dessous et issues du Plan Climat Jura sont évaluées à 220’000 francs par an.
Les mesures prioritaires pour la période 2023-2026 sont les suivantes:
Assurer la part de financement cantonal des programmes fédéraux de protection des ressources et de réduction des gaz à effet de serre.
Réaliser le bilan carbone de 30 exploitations agricoles.
Des optimisations dans les exploitations permettent de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Le Plan climat reprend les instruments de la politique agricole existants et propose des moyens supplémentaires pour accélérer les mesures les plus efficientes. La mesure prioritaire évoquée ci-dessous et issue du Plan climat est évaluée à 17’500 francs par an.
La mesure prioritaire pour la période 2023-2026 est la suivante:
Réduire les émissions dans les étables.
Les mesures en cours, issues de la législation (composter les fumiers stockés en plein champ, couvrir les fosses à purin, etc.) sont également à réaliser de manière prioritaire.
Des sols fertiles contiennent aussi plus de carbone et sont plus résistants aux événements météorologiques extrêmes. Les connaissances sur les sols augmentent et les conseils agronomiques les prennent en compte de manière de plus en plus ciblée. Le Plan climat souhaite accélérer les pratiques les plus favorables à la fertilité des sols par de meilleures connaissances, le conseil agricole et le soutien à des programmes. Les coûts pour les mesures prioritaires évoquées ci-dessous et issues du Plan Climat Jura sont évalués à 64’000 francs par an.
Les mesures prioritaires pour la période 2023-2026 sont les suivantes:
Analyser les effets des pratiques agricoles sur la matière organique des sols.
Renforcer le conseil agricole pour préserver la matière organique des sols.
Les mesures et projets en cours (programme Terres Vivantes) sont également à réaliser de manière prioritaire.
La réalisation de cet objectif dépendra principalement de l’évolution du marché et des intérêts économiques. La principale mesure du Plan climat dans ce domaine est de poursuivre les travaux liés aux besoins d’irrigation pour ces cultures spéciales. Les coûts pour les mesures prioritaires évoquées ci-dessous et issues du Plan climat sont évalués à 130’000 francs par an.
Les mesures prioritaires pour la période 2023-2026 sont les suivantes:
Favoriser la production locale de fruits et légumes en soutenant des projets d’irrigation.
Encourager la production des protéines végétales.
Pour orienter le domaine agro-alimentaire vers plus de durabilité, il est crucial de pousser les consommateurs à adopter des habitudes tournées en premier lieu vers la nourriture locale et de saison. Comme pour d’autres domaines de la consommation, un projet global d’accompagnement au changement est nécessaire en parallèle à la mise en place de ces circuits courts. Les coûts pour la mesure prioritaire évoquée ci-dessus sont évalués à 80’000 francs par an.
La mesure prioritaire pour la période 2023-2026 est la suivante:
Encourager les initiatives de transformation de produits régionaux.