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Des vestiges gallo-romains découverts au cœur de Saint-Ursanne

Date : 02.07.2019 11:15:00

Il y avait bel et bien une présence humaine à Saint-Ursanne à l’époque gallo-romaine. C’est ce que prouvent des fouilles archéologiques menées par la Section d’archéologie et paléontologie de l’Office de la culture. La ville des bords du Doubs était donc habitée près de 500 ans avant l’arrivée du moine Ursanne.


Depuis l’été 2016, les fouilles archéologiques dans la vieille ville de Saint-Ursanne battent leur plein en lien avec les travaux d’assainissement du réseau de canalisations. Jusqu’alors, ce sont essentiellement des témoins du Moyen Age et de l’époque moderne liés à la vie du bourg qui ont été découverts : nécropole moyenâgeuse, artisanat du cuir, du bois et du fer, réseau d’eau, égouts et autres canalisations. Mais pour la première fois dans l’histoire de la cité, les archéologues ont eu l’heureuse surprise, vers la mi-juin, de mettre au jour des vestiges attestant d’une occupation humaine datant de l’époque gallo-romaine.

Les vestiges dégagés sont relativement modestes, mais sans équivoque : il s’agit de quelques fosses liées au travail du fer et surtout d’un bassin maçonné étanchéifié au mortier de tuileau, typique de l’ingénierie romaine. Ce type de mortier se rencontre souvent dans les structures exposées à l’humidité ou recouvertes par l’eau. Le fond du bassin, retrouvé quasi intact, est ouvragé avec soin, ce qui semble à première vue écarter l’hypothèse de la simple citerne.

Une première indication chronologique est fournie par les céramiques recueillies dans les couches sédimentaires. Il s’agit pour l’essentiel de cruches, bols, pots, gobelets et notamment de vaisselle de table à vernis rouge brillant, appelée terre sigillée, provenant de Gaule du Sud et de l’Est. L’ensemble céramique est très fragmenté mais permet de proposer une datation se situant entre 80 et 150 ap. J.‑C.

Auguste Quiquerez, le père de l’archéologie jurassienne, témoignait au 19e siècle déjà de la présence de céramiques et de monnaies romaines découvertes sur la rive gauche du Doubs, à proximité du Pont Saint-Jean. Ce dernier imaginait alors l’existence d’un poste de garde à l’endroit supposé d’un gué, mais n’envisageait en aucun cas un établissement gallo-romain à l’emplacement du bourg actuel.

L’existence de la ville demeure néanmoins étroitement liée à l’ermitage d’Ursanne. Selon la tradition, le moine irlandais évangélisateur, disciple de Colomban, s’était établi loin des hommes dans une nature bucolique, une sorte de terra incognita. Les toutes dernières trouvailles archéologiques permettent désormais d’envisager une réalité plus nuancée. L’origine romaine du tronçon de voie conservé au lieu-dit « Sur la Croix », jusque-là controversée car plutôt mise en relation avec la fondation de l’abbaye de Saint-Ursanne, pourrait dès lors s’avérer plausible.

A noter enfin que les travaux de fouille et de documentation de ces vestiges romains seront interrompus le temps des Médiévales. Ils reprendront dès le 16 juillet.

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