Le Gouvernement jurassien, conscient des enjeux énergétiques et de la nécessité de mener une politique de développement des énergies renouvelables intégrant les impératifs sécuritaires, la protection de la population et de l’environnement, a décidé de revoir différentes bases du projet de géothermie profonde à Haute-Sorne. Une convention sera négociée avec Geo-Energie Suisse SA préalablement à la reprise par étapes du projet pilote, visant notamment l’optimalisation du cadre sécuritaire. La mise sur pied rapide d’une commission de suivi et d’information doit garantir la transparence et la communication autour du projet.
Lors de sa séance du 18 janvier 2022, le Gouvernement jurassien a pris la décision de revoir différentes bases du projet pilote de géothermie profonde à Haute-Sorne, avec la préoccupation centrale de l’optimalisation du cadre sécuritaire par le biais d’une convention avec Geo-Energie Suisse SA (GES), le promoteur du projet. Une phase de négociation concrète devra permettre de formaliser l’intégration notamment des impératifs sécuritaires, la protection de la population et de l’environnement dans le cadre de cette convention afin que le projet pilote puisse se développer par étapes dans des conditions sécuritaires, de santé publique et environnementales les meilleures possibles et réévaluées périodiquement. De manière générale et fondamentalement, et sous réserve de cette optimalisation, le Gouvernement estime que le canton a beaucoup à gagner avec un tel projet au regard des enjeux liés au défi climatique et aux impératifs de développement des énergies renouvelables.
Le projet actuel intègre déjà des paramètres sécuritaires considérables. Dès l’autorisation de 2015, la sécurité a toujours été placée au centre des préoccupations du Gouvernement. Les événements qui se sont produits depuis à Pohang en Corée du Sud, la réticence d’une frange de la population ainsi que les interventions politiques obligent néanmoins le Gouvernement jurassien à renforcer l’intégration et la constante réévaluation de ces paramètres ainsi que les exigences techniques du projet pilote. Un groupe d’experts externes et indépendants est d’ores et déjà prévu pour la supervision technique, ainsi qu’une commission de suivi et d’information, qui sera constituée rapidement, afin de garantir la transparence et la communication sur tous les aspects et toutes les phases du projet pilote.
Comme le relève le Service sismologique suisse (SED), l’expérience limitée de tels projets en Suisse et dans le monde appelle à mettre la sécurité au premier plan, et les considérations économiques et financières au deuxième plan. Aussi, différents éléments accentuant encore la sécurité seront discutés et négociés avec GES, en particulier les points suivants : l’adaptation du projet aux différentes recommandations du SED ; le recours à des campagnes de reconnaissance du sous-sol par sismique 3D ; la prise de mesures supplémentaires sur les bâtiments riverains, et la réalisation d’études supplémentaires demandés par le groupe d’experts. La création d’un comité de patronage regroupant des autorités jurassiennes et fédérales permettra de renforcer encore la supervision des étapes initiales et la mise en œuvre des mesures d’accompagnement du projet.
Cette phase de négociation permettra à GES et au Canton du Jura d’envisager les prochaines étapes et les conditions de réalisation du projet pilote dans les meilleures conditions possibles de sécurité, de protection de la population et de l’environnement. Une conférence de presse sera organisée dans le courant du printemps afin de présenter plus en détail le dispositif et les étapes à venir en fonction de l’avancement des négociations menées.