Le Gouvernement jurassien a pris acte des résultats des votations cantonales avec un sentiment partagé. Il se réjouit de l'acceptation très nette de la loi concernant le fonds de soutien aux formations professionnelles, qui permet d'adresser un signal clair en particulier aux jeunes à la recherche d'une place d'apprentissage. Il constate en revanche qu'à une courte majorité, les Jurassiennes et les Jurassiens ne souhaitent pas accorder aux étrangers le droit d'éligibilité à toutes les fonctions communales.
L'enjeu du fonds de soutien aux formations professionnelles a manifestement été bien compris par la population, puisque les trois districts et la quasi-totalité des communes en acceptent la création. Il s'agit en particulier de favoriser l'accès des jeunes au monde du travail en participant aux charges des entreprises qui forment des apprentis. Ce nouvel outil vise à augmenter le taux d'entreprises formatrices et le nombre de places d'apprentissage. Il doit aussi encourager toutes les entreprises à s'engager davantage dans la formation.
Les Jurassiennes et les Jurassiens ne sont pas prêts à élargir le droit d'éligibilité des étrangers à l'ensemble des fonctions publiques. Comme en 1996, ils ont adressé un message en faveur du statu quo, à une courte majorité de 400 voix. Les districts des Franches-Montagnes et de Delémont (pour six petites voix) se sont prononcés pour cet objet. La nouvelle loi ne préjugeait pourtant pas de l'élection d'un étranger, mais ouvrait seulement cette possibilité, puisqu'il aurait toujours appartenu aux électeurs d'élire la personne de leur choix, suisse ou étranger. Manifestement, cet élément n'a pas permis de rassurer les opposants.
Avec ce vote, le canton du Jura, pionnier en matière d'octroi de droits politiques aux étrangers, manque l'occasion de faire un pas supplémentaire en faveur de leur intégration.