Delémont, le 21 avril 2010
Face à l'évolution inquiétante des populations de lièvres bruns dans le Jura, le Gouvernement a décidé d'un moratoire de quatre ans sur la chasse au lièvre. Il mettra en place, en collaboration avec l'ensemble des milieux concernés, un plan de sauvetage de cette espèce. Le Gouvernement a également introduit dans le nouveau règlement sur l'exercice de la chasse un émolument supplémentaire de 50 francs sur la patente de base afin d'augmenter l'alimentation du fonds des dommages causés par la faune sauvage, actuellement largement déficitaire suite aux forts dégâts causés par les sangliers.
Le lièvre brun a vu ses populations fortement diminuer en Suisse depuis les années 1960. Le même phénomène a été observé dans le Jura. Actuellement, les effectifs de lièvres bruns sont faibles dans notre Canton, mais relativement stables. Les recensements effectués par les gardes chaque printemps indiquent des densités de l'ordre de deux à trois individus au km2.
Les causes principales de la diminution des populations de lièvres dans nos campagnes sont diverses. Il s'agit de l'intensification et de la mécanisation des pratiques agricoles, du morcellement de leur habitat par le réseau routier, de la prédation par le renard et les corneilles ainsi que, localement, du braconnage. Selon les spécialistes, la chasse doit également s'adapter à la situation du lièvre dans les différentes régions.
D'un point de vue étique, le Gouvernement a estimé qu'il était justifié d'introduire un moratoire sur la chasse du lièvre. Il demande donc à l'ensemble des acteurs concernés par la protection de cette espèce de se concentrer sur les causes de la diminution du lièvre dans notre Canton. Le Gouvernement entend dès lors réaliser un plan de mesures concret traitant des causes de diminution mentionnées ci-dessus. Ce plan d'actions se focalisera principalement sur les moyens de préserver l'habitat du lièvre, sur la réduction à une proportion convenable des prédateurs ainsi que sur la lutte contre le braconnage.
S'agissant du sanglier, les effectifs sont depuis plus de deux ans à nouveau très importants après quelques années de baisse. Cette hausse n'est pas propre au canton du Jura mais concerne l'ensemble de l'Arc jurassien franco-suisse. Cette augmentation des effectifs de sangliers a provoqué une forte recrudescence des dommages aux cultures. En 2008 et 2009, les indemnités versées aux agriculteurs ont atteint les sommes respectives de 206 800 et 217 500 francs, contre «seulement» 66 000 en 2007.
Cette situation génère un déficit du fonds des dommages causés par la faune sauvage auquel il s'agit de remédier. D'autres mesures, qui demandent une modification des bases légales actuelles, devront encore être prises afin d'améliorer la situation du fonds à long terme.