Une méthode d’analyse tridimensionnelle des empreintes de dinosaures a été développée par l’Université de Bournemouth (GB), en collaboration avec la Paléontologie A16 de l’Office de la culture du Jura. La police scientifique anglaise s’y intéresse de près, car l’application de cette technique améliore l’identification des traces de pas laissées par les criminels. L’exposition scientifique estivale de la très sélecte Royal Society a choisi de présenter cette découverte à Londres.
L’équipe de Matthew Bennett de l’Université de Bournemouth et Matteo Belvedere de la Paléontologie A16 ont développé un logiciel – gratuit – appelé DigTrace. À partir de photographies d’une empreinte de pas, fossile ou actuelle, ce logiciel permet de créer un modèle 3D. Ce modèle peut être comparé à celui d’une autre empreinte. C’est grâce à cette technique que la Paléontologie A16 a récemment identifié deux nouveaux types de traces de dinosaures, Jurabrontes curtedulensis et Megalosauripus transjuranicus.
De son côté, la Metropolitan Police de Londres (MET) a développé un scanner appelé TreadFinder. Il permet de recueillir numériquement le motif des semelles de chaussures de suspects, en faisant marcher les individus sur le scanner. Les images obtenues peuvent être comparées avec les photos des traces de pas d’une scène de crime.
La police anglaise teste actuellement la technique développée par les paléontologues. Cette technique a l’avantage d’être précise, reproductible et non invasive, ne contaminant donc pas la scène de crime. L’objectif est d’associer les résultats obtenus par le scanner TreadFinder avec ceux du logiciel DigTrace. Une comparaison directe entre le motif d’une semelle et le modèle 3D d’une trace de pas devient possible. La police disposera ainsi d’un nouvel outil pour confondre les criminels.
Le logiciel DigTrace a récemment été présenté lors de la renommée Royal Society Summer Science Exhibition. L’application pratique et inédite de ce logiciel par la police scientifique anglaise est le fruit de la recherche fondamentale en paléontologie. Cette originalité et le potentiel de l’application ont permis au stand proposé par l'Université de Bournemouth et la Paléontologie A16 de faire partie des 22 participants retenus sur 500 demandes. L'exposition a compté 15’000 visiteurs et, grâce à la diffusion de différents médias, dont la BBC et Sky News, la couverture médiatique a atteint 18 millions de téléspectateurs.