Pour la deuxième année consécutive, la Section d’archéologie et paléontologie de l’Office de la culture de la République et Canton du Jura s’associe à l’Université de Bâle pour une campagne de fouille et de recherches universitaires sur le site archéologique de Cornol-Saint-Gilles (JU). Une journée de visites commentées est organisée à l’attention de la population le 1er juillet.
La fouille, qui se déroule aux abords de la chapelle Saint-Gilles sur les hauteurs du village, est réalisée par des étudiants de l’Université, sous la direction du professeur Peter-Andrew Schwarz et de l’archéologie cantonale jurassienne. Initiée le 6 juin, elle a d’ores et déjà révélé d’importants vestiges romains et médiévaux.
Trois secteurs, correspondant à trois occupations différentes déjà décelées en 2016, ont été ouverts. Quelques mètres devant l’actuelle chapelle, érigée en 1699, les fondations de l’église antérieure Saint-Julien ont été dégagées. Ce sanctuaire a été rasé par les Suédois en 1639 lors de la guerre de trente ans. A l’intérieur de l’église ont en outre été observés des murs d’une bâtisse encore plus ancienne, associée à plusieurs sépultures. Il s’agit probablement du lieu de culte primitif aménagé en ces lieux bien avant l’an mil.
Un deuxième secteur englobe la cave gallo-romaine découverte en 2016. Avec des murs conservés jusqu’à une hauteur maximale de 2 m, il s’agit d’une des ruines d’Epoque romaine parmi les mieux conservées du canton. La cave faisait probablement partie d’une petite villa.
Le troisième secteur se situe sur la colline voisine du Paplemont. Les observations faites les années précédentes y indiquent la présence d’un sanctuaire ou d’une forêt sacrée d’Epoque celtique, fréquentés durant le 1er siècle avant notre ère. La fouille de 2017 a permis de dégager un niveau de circulation gallo-romain plus tardif contenant des monnaies, des fragments de céramique, des clous et quelques rares objets attribuables à une présence militaire. A la fin du 3e siècle ou au début du 4e siècle, quelques légionnaires auraient pu avoir pour mission de surveiller, depuis cette hauteur, la plaine d’Alle et son importante route romaine.
La chapelle, située sur la route de Saint-Gilles, est bien visible depuis l’autoroute, à gauche juste avant le tunnel du Mont Terri (en direction de Delémont).