Après une situation épizootique favorable depuis plusieurs années dans le canton du Jura, un rucher atteint de loque européenne a été découvert dernièrement en Ajoie. Toutes les colonies ainsi que le matériel des ruchers contaminés ont été détruits par l’inspecteur cantonal des ruchers. Une zone de restriction sur la commune de Boncourt a été ordonnée par le vétérinaire cantonal. C’est le 22e cas annoncé en Suisse depuis le début de l’année.
La loque européenne est une maladie bactérienne. Les bactéries se multiplient dans des conditions optimales par division cellulaire. Dès que les conditions deviennent défavorables, il y a formation de capsules résistantes qui peuvent germer encore durant plusieurs mois. Les capsules hautement infectieuses sont réparties au sein de la colonie dans le nid à couvain par les travaux de nettoyage et d’entretien des ouvrières. La contamination par les capsules se fait via la nourriture donnée aux jeunes larves. Les abeilles adultes ne sont pas contaminées mais peuvent être porteuses de l’agent pathogène. Les larves malades meurent la plupart du temps encore avant operculation des cellules.
Suite à la confirmation des résultats d’analyses, le vétérinaire cantonal a fixé la zone de restriction sur la commune de Boncourt. Les apiculteurs dont les ruchers sont situés dans la zone de restriction ont l’interdiction d'offrir, de déplacer, d'introduire ou de sortir des abeilles ou des rayons. Les ustensiles ne peuvent être transportés dans un autre rucher qu'après avoir été nettoyés et désinfectés. Tous les ruchers situés dans la zone seront contrôlés par les inspecteurs des ruchers dans les plus brefs délais et selon les directives de l’inspecteur cantonal. Toute suspicion de maladie doit immédiatement être annoncée aux instances compétentes.
La loque européenne peut être transmise d’une colonie à une autre par les abeilles lors de pillages, dérives et mâles ou par l’apiculteur lors d’échange de cadres, de réunification de colonies, de mise en ruche d’essaims malades, de reprise de matériel contaminé, de nourrissement avec du miel infecté ou importé, de l’utilisation de matériel apicole infecté, de cire insuffisamment stérilisée, d’élimination inadéquate de matériel contenant des spores et de l’achat de colonies malades.