Canton du Jura

Pour marquer le centenaire de la naissance du poète jurassien, l’Office de la culture de la République et Canton du Jura organise une exposition à l’Espace Auguste Viatte à Porrentruy autour de l’œuvre de Tristan Solier, du 3 au 28 octobre 2018. Cette exposition, en regard avec celle du Musée de l’Hôtel-Dieu également consacrée à l’artiste, se concentre sur l’œuvre littéraire du poète ainsi que sur sa pratique d’atelier et sa démarche créatrice multiple.

Peintre, écrivain, illustrateur, bricoleur, pharmacien, anthropologue, photographe, éditeur… Chacune de ces facettes ouvre un univers et raconte les manières singulières de vivre le monde de Paul-Albert Cuttat, alias Tristan Solier, né en 1918 à Porrentruy. Pour commémorer le centenaire de la naissance de cet artiste total, l’Office de la culture organise une exposition nourrie de nombreuses pièces inédites des collections de la Bibliothèque et des Archives cantonales, ainsi que de la Collection jurassienne des Beaux-Arts.

Artiste de son siècle, Tristan Solier passe toute sa vie à Porrentruy. Une sédentarité construite par l’amour de sa région et ses amitiés avec le monde artistique jurassien en effervescence, porté par les enjeux politiques de l’époque où les engagements idéologiques rejoignent souvent les luttes esthétiques. Pour cette exposition rétrospective, l’accent sera mis sur la pratique d’atelier de l’artiste. Elle  fera revivre les émotions, parfois douces, parfois sombres, qu’éprouvait le visiteur en entrant dans le grenier du n° 1 de la rue des Malvoisins, atelier de Tristan Solier, éclairé faiblement par la lucarne du toit.

Cette lucarne, lueur bienvenue sur une œuvre marquée par la souffrance de la perte et de la mort, est un motif récurrent du travail de l’artiste. Entre les mots et les images, «la lettre peinte» met en dialogue la peinture et l’édition, deux médiums centraux qui permettront à Tristan Solier de donner une dimension libératrice à sa pratique. Ainsi, ce mois d’octobre sera l’occasion de redécouvrir la qualité et la diversité d’une œuvre beaucoup racontée, souvent montrée mais qui reste malgré tout à éprouver.