Le Gouvernement jurassien a désigné les membres du GEI qui accompagnera la République et Canton du Jura (RCJU) dans son rôle de supervision et de suivi de la première phase du projet de géothermie profonde à Haute-Sorne. Il s’agit notamment d’évaluer les risques liés à la sismicité induite. Ces experts ont été sélectionnés pour leurs compétences et leur complémentarité afin de conseiller les services cantonaux et le Gouvernement sur la prise de décisions importantes, ce durant la phase exploratoire du projet.
Le GEI, établi conformément à l'Autorisation N°969/2014 du 30 mars 2015 de l'Office de l'environnement et à la Convention du 17 juin 2022, sera composé comme suit:
- Expert en risques sismiques: Philippe Roth, sismologue au Service sismologique Suisse (SED) à l’ETH de Zurich. Spécialiste dans l’analyse probabiliste de l’aléa et du risque sismiques, M. Roth a une expérience dans les domaines de la sismicité induite et de l’analyse des données sismiques. Il pourra s’appuyer sur l’équipe pluridisciplinaire du SED pour fonder ses avis et recommandations.
- Expert en sismicité induite: Dr. Nicolas Cuenot, géophysicien au sein de la société BESTEC GmbH (Allemagne) a une expertise unique dans le suivi de la micro-sismicité que ce soit dans un contexte d’opérations de stimulations hydrauliques comme dans un contexte d’exploitation d’une centrale géothermique. Il a été impliqué dans les projets à succès de Soultz-Sous-Forêts et Rittershoffen en Alsace voisine et plus récemment d’Eden dans les Cornouailles (Royaume-Uni).
- Expert en géologie structurale: Dr. Juliette Lamarche, chercheur en géologie structurale, fondamentale comme appliquée, à l’Université d'Aix-Marseille (France). Son expertise recouvre l’analyse de la structure du sous-sol, de l’arrangement spatial des failles et fractures, de leurs propriétés et de leur effet sur un réservoir. Mme Lamarche a travaillé dans l’identification des contraintes et déformations des roches dans des contextes géologiques et tectoniques très proches de celui du Jura.
- Expert en modélisation et stimulation hydraulique: Dr. Clément Baujard, ingénieur de réservoir et responsable du département Géosciences chez És Géothermie, société exploitante de deux centrales géothermiques dont la centrale électrique de Soultz-sous-forêt (Alsace). Il mettra ses compétences, dans le domaine de la définition et gestion des paramètres d’injection, à disposition du groupe d’experts. Il s’agira de vérifier si les paramètres proposés par l’exploitant pour réduire le risque de sismicité induite sont adaptés et pertinents.
- Expert en structure et comportement du socle: Prof. Jean Schmittbuhl, directeur de recherche au CNRS à l’Institut Terre et Environnement de Strasbourg (France) est spécialiste en géo-mécanique et sismologie. Expert des processus physiques à l'origine de la sismicité induite et des circulations de fluides dans les massifs fracturés, notamment dans les réservoirs profonds stimulés, M. Schmittbuhl a fait partie du comité d’experts chargé d’évaluer les causes des séismes de Vendenheim (2019-2021) et de leur relation avec le projet géothermique profond Geoven (Fonroche-Géothermie).
- Expert en ingénierie de forage: Vincent Daumas, ingénieur de forage chez Hydro-Géo Environnement (Suisse). M. Daumas contribuera, avec ses connaissances en stabilité d'ouvrage et sûreté de puits, à faire le lien entre les parties opérationnelles et la partie « risque de sismicité induite » du projet. Son expérience comprend la réalisation de nombreux forages déviés horizontalement et le suivi de forages géothermiques profonds et de moyenne profondeur tel que celui de Vinzel (EnergeÔ) dans le canton de Vaud.
Ces experts seront accompagnés du chef de projet géothermie profonde de la RCJU, Sylvain Rigaud, qui assurera la coordination du GEI et le lien avec les services cantonaux concernés et le Gouvernement.
Le Groupe d’experts indépendant est doté de compétences à la fois théoriques et opérationnelles de haut niveau. Il assurera que des mesures solides sont mises en place par l’opérateur pour limiter les risques de sismicité induite et que des analyses pointues sont réalisées afin d’affiner l’évaluation du risque sismique en lien avec la réalisation du projet. Le Gouvernement disposera ainsi d’éléments solides pour prendre les futures décisions relatives au projet, en particulier celle d’autoriser ou non la poursuite des travaux à l’issue de sa phase exploratoire.