Bien que le Plan équilibre 22-26 déploie ses premiers effets, le non-versement des parts de la Banque nationale suisse (BNS) met les finances de la République et Canton du Jura à rude épreuve. Pour construire des budgets respectant le frein à l’endettement dès 2025, le Gouvernement jurassien a ainsi décidé de mandater un groupe d’experts externes. Ils ont pour mission de suggérer des mesures visant à trouver une vingtaine de millions de francs supplémentaires.
Alors que les comptes 2023 bouclent sur un déficit de 11,8 millions de francs, et ceci en puisant 26,1 millions dans la réserve pour politique budgétaire, l’administration cantonale élabore déjà le budget 2025. Un exercice qui s’annonce difficile puisqu’il faudra sans doute se passer de la contribution de la BNS, prévue à hauteur de 22 millions de francs dans la planification financière. Malgré la mise en œuvre des mesures du Plan équilibre 22-26 ainsi que d’importants efforts réalisés pour maîtriser les charges courantes, le respect des critères du frein à l’endettement s’avèrera extrêmement compliqué, tout comme éviter une érosion complète de la fortune de l’Etat.
Dans ce cadre, le Gouvernement jurassien a décidé de solliciter l’appréciation d’experts externes qui l’accompagneront dans la recherche d’un équilibre financier, permettant à terme de retrouver une marge de manoeuvre.
L'objectif est de consolider un budget 2025 tendant à l'équilibre, avec d’autres mesures que celles déjà incluses dans le Plan équilibre 22-26. Pour mener à bien ce processus d’ici le mois d’août prochain, le Gouvernement s’appuiera sur l’expertise de trois personnalités aux profils complémentaires, dont Thierry Bregnard, professeur à la Haute Ecole Arc – Gestion. Ancien chef du Service de l'économie de la République et Canton du Jura et ancien directeur général du CEJEF, il dispose d’excellentes connaissances de l'administration jurassienne. Thierry Bregnard sera accompagné par l'industriel Pierre-Olivier Chave, fondateur et président du PX Group, qui est notamment à l’origine de l'Innoparc, dans le canton de Neuchâtel. Sa vision d’entrepreneur sera complétée par le regard étatique de Jean Studer, ancien conseiller d’Etat neuchâtelois en charge des finances, auteur de profondes réformes dans son canton, mais également président du Conseil de banque de la BNS de 2012 à 2019.
Afin de pouvoir mener leurs travaux de manière aussi efficiente que sereine, les trois experts ne s’exprimeront pas avant la remise de leur rapport, qui interviendra dans le courant de l’été.