La coopération interrégionale concerne les actions conduites par le canton du Jura avec des régions avec lesquelles il n'entretient pas de liens de voisinage directs. Elle constitue sans nul doute une spécificité jurassienne à l’échelle suisse. Le Jura a été le premier canton suisse à avoir signé des accords de coopération avec des partenaires ne partageant pas une frontière commune avec lui.
 

Le Québec

La coopération entre le Jura et le Québec s’inscrit dans le cadre d’une entente signée le 1er juillet 1983 à Porrentruy, à l’occasion d’une visite dans le Jura du Premier Ministre québécois,  René Lévesque. La signature de cet accord fut, à l’époque, un acte de haute portée politique, dans la mesure où il anticipait le réveil des cantons suisses à l’international. En signant cette entente, la République et Canton du Jura avait manifestement fait œuvre de pionnier.
 

En plus d'un échange régulier d'informations entre les autorités jurassiennes et québécoises et l’organisation de stages en entreprises, la collaboration entre les deux régions s'est concrétisée ces dernières années au travers de deux réalisations majeures :

  • La création à Porrentruy du Centre d’études sur le Québec et la Francophonie (CEQF). Premier centre du genre en Suisse, le CEQF est destiné à être un lieu d’échanges scientifiques entre le Québec et le Jura. Il est logé à l’Office jurassien de la culture et travaille en partenariat privilégié avec l’Université de Fribourg.
     
  • Le don à la ville de Québec, à l’occasion de son 400e anniversaire, d’une Horloge monumentale entièrement réalisée dans le Jura et installée dans les jardins de l’Hôtel de Ville de Québec dans l’Espace du Canton-du-Jura.

La Fédération Wallonie-Bruxelles

Signé le 21 décembre 1988, l'accord entre le Jura et la Fédération Wallonie-Bruxelles est né d'une initiative parlementaire. Les deux législatifs avaient en effet ouvert la voie en signant une entente en 1987. Cet accord, à l'instar de celui passé avec le Québec, donnait un cadre aux réseaux d'amitiés nés de la lutte pour l'autonomie du Jura.

L’accord Jura-Fédération Wallonie Bruxelles concerne avant tout les projets d’échanges et de partenariats dans les domaines de la culture et de la formation.

La Vallée d'Aoste

Depuis 1995, le Parlement jurassien et le Conseil régional de la Vallée d’Aoste sont unis par une entente. Les deux législatifs ont invité leurs gouvernements respectifs à conclure un accord de coopération. L'entente entre le Jura et la Vallée d'Aoste a été signée le 19 mars 2004 par les deux présidents de gouvernement.

Au plan multilatéral

Au plan multilatéral, la politique jurassienne de coopération a eu pour cadre principal l’Assemblée des Régions d’Europe (ARE). Au travers de son engagement au sein de l’ARE, la République et Canton du Jura a milité pour la reconnaissance du rôle des régions dans la construction européenne.
 

L’action menée par l’ARE pour la reconnaissance du rôle des régions dans la construction européenne cadrait parfaitement avec celle, conduite par le Jura, au sein de la Confédération helvétique, en vue de l’accession des cantons à certaines responsabilités au plan international. Ce combat a porté ces fruits et l'on constate aujourd'hui que, depuis 1985, tant en Suisse qu’au niveau européen, les choses ont évolué favorablement avec :

  • en Suisse, la loi sur la participation des cantons à la politique étrangère
    (loi du 22.12.1999),
  • dans l'Union européenne, la création en 1994 du Comité des Régions, un organe consultatif assurant la représentation des pouvoirs régionaux au sein de l'Union.


L’Assemblée des Régions d’Europe (ARE) a été créée en 1985 à l’initiative d’Edgar Faure, ancien président du Conseil en France et ancien président de la Région de Franche-Comté. Dès le départ, la République et canton du Jura y a joué un rôle actif. Le ministre François Lachat en a, notamment, assumé la vice-présidence.