Canton du Jura

Cette période est attestée par une nécropole dont onze tombes à incinération étaient conservées, malgré les perturbations dues à l'occupation gallo-romaine et à l'érosion. Les sépultures comprennent les restes d'adultes ou d'enfants des deux sexes, ensevellis de manière individuelle ou parfois double. Deux pratiques funéraires ont été observées, sans doutes contemporaines. Dans le premier cas, les ossements incinérés sont déposés dans de grandes fosses ovales à rectangulaires ; ils sont soit regroupés aux extrémités, soit diposés dans la longueur ou au milieu de la cavité funéraire. Des objets métalliques (épingles en bronze, bracelets, boucles de ceinturons…) et parfois des récipients en céramique y sont placés comme offrande. Dans le second cas, les ossements sont d'abord réunis dans une urne avant d'être ensevelis ; ils sont aussi accompagnés de céramiques et de parures en bronze, mais en nombre restreint par rapport à ceux inclus dans les grandes fosses. De manière ponctuelle, des offrandes carnées et des préparations culinaires à base de végétaux ont pu être détectés dans quelques sépultures. Deux dépôts votifs constitués d'éléments de parure en bronze et en or ont été enterrés à quelques mètres des tombes.
La typologie des objets a permis de dater la nécropole de la période initiale du Bronze final (1350-1275 av. J.-C.).

Elle est attestée par les structures d'une partie de la pars rustica d'une villa et se caractérise par une succession de greniers de la fin de La Tène finale au milieu du 4^e s. A l'emplacement d'un grenier en bois s'inscrivant dans la tradition celtique (construit entre 50 et 15 av. J.-C.), un premier bâtiment sur solins de pierre de 20 x 15 m fut érigé vers le milieu du 1er s. Les parois à claire-voie supportaient une toiture en tuiles. Détruit par le feu vers 180/200 de notre ère, le grenier fut reconstruit avec des dimensions plus importantes: 33 x 23,50 m. A nouveau victime d'un incendie dans le troisième quart du 3^e s., l'édifice fut restauré, toujours pour servir de grenier. Une nouveauté apparaît cependant: l'aménagement d'un plancher surélevé sur une série de murets parallèles, créant un vide sanitaire sous le niveau de circulation de manière à protéger les céréales de l'humidité.
A un moment qu'il n'a pas été possible de dater avec précision, dans le courant de la première moitié du 4^e s., on assiste à un changement d'affectation du bâtiment, qui sert désormais d'habitation. La richesse du mobilier céramique laisse entrevoir une population plutôt aisée: on pense au propriétaire et à sa famille, qui se seraient repliés dans la pars rustica après la destruction - accidentelle ou non - de leur habitation. Un grenier de modestes dimensions, construit à côté du bâtiment, permet d'envisager une réduction des surfaces cultivées, voire une diminution du nombre d'occupants (cf Publications, CAJ28).
Les nombreux restes de céréales carbonisées permettent de voir l'évolution des espèces cultivées au cours des siècles. Il ressort en premier lieu une prépondérance continuelle de l'orge, quoique la part de cette céréale va en diminuant dès la fin du 2^e s.