Canton du Jura

Important site d’exploitation du minerai de fer à différentes époques, ayant donné lieu à la découverte de puits de mines aujourd’hui effondrés et comblés, de dépôts de minerai et de stations de lavage. Mais la découverte la plus remarquable est celle de deux bas fourneaux du Haut Moyen Age construits, côte à côte, à flanc de coteau. Plusieurs foyers de grillage du minerai et des zones de rejet de scories complètent cet atelier de réduction du minerai de fer.

La construction des deux bas fourneaux ne diffère que sur des points de détail, – celle du fourneau 1 étant particulièrement soignée et régulière – et ils présentent des caractéristiques techniques identiques. Leur fonctionnement était assuré par un tirage artificiel, une soufflerie double comprenant une tuyère latérale ainsi qu’une seconde, frontale, placée directement dans la porte de la cuve. L’analyse de l’atelier indique que le fourneau 1 existait avant le fourneau 2 et que ce dernier a continué d’être utilisé après l’abandon du premier. Néanmoins, durant la phase principale d’activité de l’atelier, les deux installations ont fonctionné, soit en alternance, soit en parallèle. Les données C14 ont permis de proposer une datation de cet atelier dans le 6^e s. ap. J.-C.

Le site des Boulies a également permis de développer une approche originale basée sur des analyses chimiques. En faisant le bilan chimique entre la charge (minerai et paroi) et les produits (fer et scories), il devient possible de calculer la production de fer. Ces calculs ont pu s’effectuer sur la dernière opération de réduction avant abandon du fourneau 2, matérialisée par des coulures de scories trouvées en place devant l’ouverture de la structure. Avec 5500 kg de scories récoltées sur l’ensemble du site et un poids d’environ 40 kg de scories par coulées, on estime entre 125 et 150 le nombre d’opérations distinctes réalisées dans les bas fourneaux 1 et 2 des Boulies. La production sous forme d’éponge de fer de cet atelier serait ainsi de l’ordre d’une tonne pour arriver finalement, après raffinage, à 800 ou 900 kilos de fer.