Canton du Jura

La région de Bressaucourt est une zone riche en abris sous roche, cavités et fissures, groupés autour de la combe de Calabri. La Bâme aux Pirôtas, dont l’entrée est orientée au sud-est, possède un porche de 5 m x 1,8 m. Son développement total atteint 35 m: une galerie montante d’environ 15 m s’ouvre, après le passage d’une étroiture, sur une belle salle concrétionnée de 4 à 5 m de large sur 12,5 m de long.

Les fouilles d'A. Perronne (1924) et de F.-E. Koby (1948), ont montré un remplissage constitué de quatre couches différentes, dont seule la troisième recèle charbons de bois, tessons de céramique, ossements et dents. Il faut attendre une trentaine d’années avant qu’un tamisage fin des sédiments ne soit entrepris par P. Bigler (1978-1984). Les résultats de ces travaux confirment et complètent les découvertes des années précédentes.

Le mobilier récolté ne peut malheureusement pas être attribué à un horizon stratigraphique précis. Le matériel osseux témoigne d’une occupation de la Bâme par l’ours des cavernes durant le Pléistocène, vers 22'000 av. J.-C selon une datation carbone 14 non calibrée.

Le matériel céramique se compose de quelque 120 tessons difficilement identifiables car très fragmentés. Deux bords d’assiettes sont attribués au Bronze final, mais la majorité du lot est rattachée à La Tène finale, dans le courant du 1^er s. av. J.-C., période durant laquelle le Mont Terri est occupé par un oppidum. Il s’agit principalement de fragments d’écuelles et de pots. Des morceaux de marmites et d’assiettes datant du 17^e s. ont également été identifiés et mis en relation avec la guerre de Trente Ans.

Comme en témoignent sa situation géographique et le matériel exhumé, la Bâme aux Pirôtas constitue le type même du refuge utilisé en période d’insécurité; il est également possible qu’elle ait servi de halte de chasse.