Canton du Jura

Dans une première phase une aire d'artisanat métallurgique y est installée. Elle est constituée d'un ensemble de structures en creux, d'un aménagement en pierres et briques ainsi que d'épandages de scories. L'étude a permis d'identifier plusieurs bas foyers de forge et aires de forgeage renfermant un grand nombre de scories en forme de calottes et une grande quantité de battitures. Une structure très arasée est apparue sous la forme d'un hémicycle de calcaires rubéfiés bordé de tuiles romaines sur sa face interne. En son centre une couche argileuse fortement rubéfiée est couverte de nodules gris très compacts. Cette construction semble avoir fonctionné comme bas foyer dans son ultime phase d'utilisation, attribuée au 7e siècle par les analyses archéomagnétiques. Son interprétation reste incertaine.

Deux grandes fosses de forme grossièrement rectangulaire ont également été observées. L'une, munie de quatre poteaux d'angles, représente les vestiges d'un fond de cabane. Ces fosses s'accompagnent de divers trous de poteaux dont l'organisation reste difficile à appréhender.
Le matériel récolté est essentiellement constitué de déchets engendrés par l'activité métallurgique. Un ensemble d'outils lithiques: meules et aiguisoirs/polissoirs se rapporte également à cet artisanat. Le solde du mobilier regroupe essentiellement de la céramique, des objets en fer, quelques pierres ollaires et fragments de verre attribuables à la première moitié du 7e siècle. Cette fourchette chronologique est confirmée par les datations 14C et le mobilier métallique caractéristique, notamment une plaque boucle de ceinture en fer, de forme trapézoïdale.

Dans une seconde phase, postérieurement au fonctionnement de l'atelier métallurgique, une sépulture a été implantée en limite sud du niveau archéologique. Celle-ci contenait les squelettes d'un homme et d'une femme ainsi que les ossements d'un enfant inhumés simultanément. Ce type de sépulture se rencontre au Haut Moyen Age et tend à regrouper les membres d'une même famille. Cependant l'hypothèse du regroupement dans la mort d'un couple et de son enfant n'a pas pu être démontrée par les analyses ADN. Le mobilier découvert dans cette tombe se limite à un petit croissant en bronze d'un diamètre de 1 cm mis au jour à la base de l'oreille droite de l'homme ainsi qu'à une paire de boucles d'oreille portées par la femme. Leur typologie permettent de rattacher cette sépulture à la fin du 7e voire début du 8e siècle ap. J.-C.