Canton du Jura

e site se présente, en plan, sous la forme d’une langue dont l’extrémité est bordée de rochers. Sur les côtés, la falaise est remplacée par un talus prononcé. A l’est, l’accès ne pose aucun problème. C’est donc bien de ce côté-là que fut érigé un rempart de 120 m de long, précédé d’un fossé; sur le terrain, aujourd’hui, il se dessine sous forme d’un remblai de 4 à 5 m de large à la base et de 1 m environ de hauteur. Le fossé est comblé en grande partie. Il est encore visible dans la partie sud où ce rempart est légèrement courbe. Il ne s’arrête pas au bord de l’esplanade, mais se poursuit quelques mètres en contrebas.

A. Quiquerez considérait cette installation comme les restes d’un camp romain, bien qu’aucun objet de cette époque n’ait été mis au jour en ce lieu.
 

Une série de sondages fut entreprise en 1988, des projets de lotissement ayant été élaborés. Six surfaces de 4 m² ainsi qu’une tranchée dans le flanc ouest (intérieur) du rempart furent fouillées. Aucun mur construit n’a pu être mis en évidence, ni aucune structure décelée sur l’esplanade ainsi protégée, de 6000 m² environ. Le corps de ce rempart consiste en un amalgame de terre et de pierres plates, probablement extraites du sous-sol, dans le fossé.
 

Quelques éclats de silex ont été mis au jour, ainsi qu’une pointe de flèche à base légèrement convexe. Cette dernière pourrait dater du Néolithique ou du début de l’Age du Bronze. Un bord évasé d’un récipient à col, trouvé dans le fossé, paraît médiéval par sa technologie.
 

Ce genre de sites est relativement fréquent sur le flanc nord du Jura, notamment en Franche-Comté. Plusieurs d’entre eux ont livré du mobilier du Néolithique moyen. Le site de Chevenez est peut-être ainsi l’un des rares gisements néolithiques connus actuellement dans la région.