Plan de l'ensemble du château. Dessin: L. Richner
Les ruines de Châtel-Vouhay se dressent sur un promontoire au sud-ouest de Courchavon. La situation du site du château, directement sur la route de Belfort, était d'une importance stratégique, car les droits de passage permettaient de générer des revenus considérables.
L'archéologie cantonale jurassienne et la Vindonissa-Professur y ont mené une prospection entre le 9 et le 12 mars 2017, sous la direction de l'archéologue cantonal Robert Fellner et de Lukas Richner, étudiant à l’Université de Bâle.
Le château principal (n° 1 et 2), qui comportait au moins deux bâtiments, a été construit sur une colline érodée par l'homme, directement sur le rocher. Un fossé (n° 12), qui a été en partie creusé dans la roche au nord-ouest, contourne cette colline centrale. A l'ouest, le fossé est élargi par une carrière. Un abri (n° 3) pour chevaux et bêtes de somme pourrait avoir existé à cet endroit, comme le montre l'accumulation de clous et de fers à cheval. Le fossé est entouré au nord, au sud et à l'est par un contre-mur à deux pans (n° 10) avec un chemin de ronde. A l'est, le mur est précédé d'un autre fossé et d'un rempart (n° 9). A l'est se trouve également une ouverture (n° 7) dans le contre-mur, dont la date de construction n'est pas claire. Cette ouverture peut être considérée comme l'emplacement d'une porte. On y accède depuis l'église du village par un chemin escarpé (n° 6). La pente et la largeur du chemin indiquent qu'il s'agit d'un chemin pédestre.
Avec des chevaux, on accède au château par l'ouest en passant par le terrain situé au nord de l'enceinte du château (n° 5). On accède à l'avant-château par une porte (n° 8). Dans cette zone, on a également trouvé un grand nombre de clous et de fers à cheval, ce qui laisse supposer un autre abri pour les chevaux (n° 4). A pied, il serait possible d'accéder à la colline centrale depuis cette zone en passant par un pont (n° 11).
Le château était le siège d'un fonctionnaire seigneurial qui, sur la base du nom donné par W. Meyer, a été construit par l'évêque de Bâle à la fin du XIIIe siècle. L'absence de vestiges provenant du FMA confirme cette datation. Les découvertes médiévales typologiquement hostiles datent du HMA et du SMA. Au début du 14e siècle, selon les sources historiques, le château a été repris par la famille Châtelvouhay. C'est probablement à cette époque que le toit a été remplacé par un toit en tuiles de type moine-nonne. Les différentes formes de carreaux de poêle, dont certaines appartiennent typologiquement au SMA, indiquent également des rénovations à cette époque. Après l'extinction de la lignée des propriétaires vers 1470, le château tomba en ruine.
Ce travail de prospection a abouti à un travail pratique de Master réalisé par Lukas Richner, de l’Université de Bâle (Rapport scientifique 2017 de l’archéologie cantonale, chap. 4, p. 159-259. Consultable en ligne sur le site internet de la section, ici).
Fiche technique du site
Commune / Localité | Courchavon |
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Site / Abréviation | Châtel-Vouhay / CHV-CH |
Localisation | 2 570 982/1 254 168. Altitude 466 m. |
Année de découverte | Site connu |
Contexte de découverte | Prospection Université de Bâle (Vindonissa-Professur) |
Date(s) de la fouille | 09.03 au 12.03.2017 |
Surface de la fouille | 0.84 ha |
État de la fouille | Partiel |
Etat de l’étude du site | Partiellement étudié |
Publication(s) | IVS, JU 7 (2003) W. Meyer, Burgen von A bis Z. Burgenlexicon der Regio (Basel 1981) D. Prongué, Courchavon, HSL-Online (2014) Rapport Office de la culture Rapport de l’archéologie cantonale 2017, p. 159-259 (Travail pratique de Master Lukas Richner, , 2017, Uni Basel) |
Responsables de la fouille |
Lukas Richner |
Mobilier archéologique |
Céramique, objets en métal |
Structures | Vestiges de château |
Datation | Epoques médiévale à moderne |
Dépôt des collections | OCC-SAP, Porrentruy |