Canton du Jura

Cette découverte découle de la mise au jour, lors de travaux de réfection d’une ancienne ferme du village, de deux squelettes à l’intérieur même de la bâtisse. Au total 18 sépultures furent fouillées mais l’extension de la nécropole n’est pas connue. Ces tombes, orientées ouest-est, sont disposées sur au moins six rangées dont la plus riche comptait six sépultures; on a également observé deux regroupements de tombes deux par deux. L’analyse de l’architecture des tombes a fait ressortir trois types: simples fosses creusées dans la terre, fosses avec coffrage de pierres, fosses entourées de blocs et de galets. L’utilisation d’un cercueil de bois est envisagée dans certains cas. L’étude anthropologique a dénombré 14 adultes, 1 adolescent et 3 enfants.

Parmi ces 18 tombes fouillées, 7 contenaient du mobilier funéraire. Deux plaques-boucles de ceinture rectangulaires et damasquinées, dites de "type B", soulignent des inhumations de la première moitié du 7e s. et peuvent être considérées comme des éléments typiques du costume féminin en Burgondie. Une troisième garniture, complète et également décorée, est une garniture à plusieurs éléments encore appelée "type C Berne-Soleure". Placé dans une phase plus récente (630/40 – 670/80) ce type de garnitures masculines est très fréquemment rencontré dans les nécropoles de tout l’arc jurassien et du Plateau et jusqu’aux régions du Rhin supérieur. On ne leur attribue plus aujourd’hui une origine spécifiquement alamane. Quelques éléments de parure – colliers et grosses perles de verre – complètent l’inventaire.
 

L’existence de deux nécropoles à Courfaivre pose de multiples questions, notamment en rapport avec le peuplement et la chronologie. Existait-t-il des habitats distincts ou y a-t-il eu déplacement d’un seul ? Cet éventuel déplacement est-il en relation avec la construction d’un édifice religieux ? Quel est le rôle joué par l’artisanat du fer, bien implanté dans cette partie de la Vallée de Delémont, et avec lequel Courfaivre a au moins une relation très directe donnée par l’étymologie ("curtis fabrum ou fabrorum", "village des forgerons") ? Seule l’archéologie apportera peut-être un jour une réponse plus précise à ces questionnements que l’histoire seule ne permet pas de résoudre.