Vue de l’édifice actuel. Il se compose du chœur et d’une partie de la nef de la troisième église élevée en cet endroit aux 13e-14e s. Vue de l’édifice actuel. Il se compose du chœur et d’une partie de la nef de la troisième église élevée en cet endroit aux 13e-14e s.

Dans la plaine alluviale de la Birse, à 1,5 km du débouché nord des gorges de Courrendlin, s’élève un ancien édifice religieux associé à la tradition de saint Germain, abbé de Moutier-Grandval. A proximité des centres primitifs de Courrendlin et de Courroux, cet ancien lieu de culte fut église paroissiale jusqu’en 1755, date à laquelle commença la construction de l’église Saint-Germain-et-Saint-Randoald, sise au centre de Courrendlin.
Dès cet instant, l’ancienne église servit de lieu de pèlerinage. Les ans accomplirent leur oeuvre destructrice et, au milieu du 20e s., l’endroit était quasiment voué à l’abandon.


Le 4 juin 1911, le conseil paroissial autorise M. Propper, de Bienne, à entreprendre des fouilles autour de ce vieux monument. Il n’en reste qu’une photo peu explicite. Dans le cadre des travaux de restauration, W. Stöckli effectua des recherches documentées entre septembre 1975 et mars 1976.

Vue en direction du Nord-Est de la chapelle actuelle . Vue en direction du Nord-Est de la chapelle actuelle .

Des investigations archéologiques, il ressort que sous la chapelle actuelle se trouvent les vestiges d’une église des 8e-9e s., remplacée ensuite par une construction plus importante aux 10-11e s. Aux siècles suivants, le sanctuaire primitif a été élargi du côté sud, tout en maintenant l’ancien autel qui se trouva ainsi décalé. Plusieurs transformations eurent lieu ultérieurement avant l’abandon d’une église quasi millénaire. Peu d’éléments subsistent de la première église qui était composée d’une nef et d’un chœur de plan carré contenant un bloc de calcaire comme autel. L’édifice actuel se compose du chœur et d’une partie de la nef de la troisième église élevée en cet endroit aux 13e-14e s.

Vue de la pierre qui, selon la tradition, aurait servi de siège à saint Germain de Trêves, premier abbé vers 640. Vue de la pierre qui, selon la tradition, aurait servi de siège à saint Germain de Trêves, premier abbé vers 640.

Le Musée jurassien d’art et d’histoire de Delémont possède des monnaies du 13e au 16e s. et une figurine en os de 19 mm de haut, trouvées lors des fouilles de 1975. Des fragments de peinture murale du milieu du 15e s. ont été reconstitués lors de la dernière rénovation.

Des actes de 866 et 884 mentionnent que l’église de Courrendlin dépendait de l’abbaye de Moutier-Grandval. Une vieille tradition lie la personne de saint Germain de Trêves, premier abbé vers 640, à une pierre respectée pieusement, d’environ 1 m², qui lui aurait servi de siège ... peu confortable! Cette pierre est toujours visible aux abords de l’église.

Fiche technique

Commune

Courrendlin

Site

La Vieille Église
(ancienne église Saint-Barthélémy)

Datation, Type de site
principal  

secondaire

Bas Moyen Age, église

Année de découverte

1911

Date de fouille

1911; 1975-1976

Surface de fouille

Inconnue

État de la fouille

Achevée

Étude

Achevée

Responsable(s)

E.-J. Propper;
AAM, Moudon / Werner Stöckli

Dépôt de collections

MJAH, Delémont

Publications

Lovis Gilbert, La vieille église de Courrendlin, ASJE 76, 1973, pp. 193-214
Stöckli Werner, La chapelle Saint-Barthélémy à Courrendlin, ASJE 81, 1978, pp. 137-152