Les voies romaines du Jura dans l’état des connaissances actuelles. En trait plein, les voies certaines. En trait discontinu, les voies dont l’existence est possible. Les voies romaines du Jura dans l’état des connaissances actuelles. En trait plein, les voies certaines. En trait discontinu, les voies dont l’existence est possible.

A l'époque romaine, il n'y avait que trois manières de franchir la chaîne jurassienne: par le col de Jougne, par Tavannes et par le Hohenstein supérieur. La voie de Tavannes n'est pas reprise sur les cartes et itinéraires de l'époque romaine, qui ne signalent que les voies utilisées par l'administration aux 3e et 4e siècles. Elle fut pourtant un axe de circulation important au cours du 1er s., permettant de relier le Plateau suisse au coude du Rhin, frontière de l'empire jusqu'à Vespasien.

Son tracé est maintenant assez bien connu: de Studen/Petinesca près de Bienne, elle passait par Pierre-Pertuis (Tavannes), Lajoux et Glovelier. De là, un embranchement se dirigeait vers Augst par la vallée de Delémont et Laufon; un autre contournait le Mont Terri et gagnait Alle, où elle fut fouillée de 1991 à 1993. Elle joignait alors Porrentruy, où elle bifurquait: un segment longeait sans doute la vallée de l'Allaine, tandis qu'un autre permettait de relier Mandeure/Epomanduodurum.

La voie de Courtedoux

Après la traversée de la combe, la chaussée remonte la pente à flanc de coteau. La pente devient un peu plus raide et la largeur de la voie diminue.  Après la traversée de la combe, la chaussée remonte la pente à flanc de coteau. La pente devient un peu plus raide et la largeur de la voie diminue.

C'est cette voie qui a été découverte à Courtedoux. Comme à Alle, elle est construite avec des dalles posées de chant, recouvertes d'une couche de graviers tassés, sur une largeur de 6,70 m. De part et d'autre de la structure, des fossés latéraux servent autant à drainer les eaux de pluie qu'à délimiter l'emprise publique de la voie. L'intérêt majeur des fouilles de Courtedoux est de montrer comment les ingénieurs ont résolu le problème du franchissement de la combe Vâ Tché Tchâ. A cause des dénivellations, il était impossible de la traverser en ligne droite, à moins d'amener une énorme quantité de remblai pour construire une rampe, ou d'ériger un pont. Pour éviter ces solutions onéreuses, les ingénieurs ont choisi d'amorcer un grand virage dans la combe pour que le tracé de la route suive une faible pente.

Vue du virage. On voit la structure faite de pierres posées de chant. La couche de gravier n’est pas conservée. Vue du virage. On voit la structure faite de pierres posées de chant. La couche de gravier n’est pas conservée.

Après la traversée de la combe, la chaussée remonte la pente à flanc de coteau. La pente devient un peu plus raide et la largeur de la voie diminue. Le substrat calcaire a été utilisé comme surface de roulement, les intervalles entre le socle rocheux ayant simplement été comblés par des cailloux. Par la suite, il semble que la voie prenait une direction NE-SO: une anomalie repérée dans les champs voisins paraît en être le prolongement.

Date de construction

A Courtedoux, il n'y a pas d'éléments qui permettent d'établir à quelle période la chaussée a été construite. Comme elle constitue un prolongement du tronçon fouillé à Alle, nous postulons qu'elle le fut au même moment, vers 40/50 ap. J.-C.

Fiche technique

Commune

Courtedoux

Site

Voie romaine

Datation, Type de site
principal   secondaire

Époque Romaine
Voie de communication

Année de découverte

2005

Date de fouille

Mars - Avril 2006

Surface de fouille

 

État de la fouille

Achevée

Étude

 

Publications

 

Responsable(s)

Jean-Daniel Demarez