Canton du Jura

Suite à la découverte de vestiges protohistoriques en 2009 sur ce site retenu pour la création d'une décharge de matériaux inertes, il a incombé à l'archéologie cantonale d'organiser une fouille d'urgence. Les travaux ont commencé dans la partie haute de la combe, à l'endroit où la superposition d'un niveau de l'âge du Bronze avait été mise en évidence. Les traces d'un petit habitat laténien composé d'au moins deux grands bâtiments, et de quelques structures plus modestes, y ont été mises au jour. Deux grands fossés, installés dans la pente en aval des bâtiments, se croisent et marquent au sol les limites est et nord-est de cet habitat. La présence de métallurgie du fer est attestée grâce à de nombreuses scories, sans qu'aucune structure fouillée ne puisse y être associée. Le mobilier, en très mauvais état de conservation, se compose de céramiques peu caractéristiques et de quelques objets métalliques et lithiques. Ces vestiges peuvent être rattachés, sur la base d'une première estimation, à l'époque de La Tène finale.

Le niveau de l'âge du Bronze a livré, quant à lui, de nombreux fragments de céramiques. La pâte de ces pièces est généralement vacuolaire. Des décors en cordon, stries et impressions digitales ont été observées. Une pièce décorée de triangles emboîtés incisés, caractéristiques de l'âge du Bronze moyen, donne une indication chronologique précieuse. Aucune structure n'a, par contre, été retrouvée dans ce niveau.

Les recherches étendues au centre et à la partie inférieure de la combe ont montré que les probabilités d'y retrouver des structures étaient faibles. Le centre est en effet composé de marnes ayant subi une compression importante. Preuve en est un des deux grands fossés en V de l'âge du Fer : profond d'environ 0,8m dans la couche limoneuse, il est réduit à 0,2m de haut à peine une dizaine de mètres plus loin. Aucune autre structure n'a été observée dans cette zone et le mobilier y est rare. Le niveau de l'âge du bronze y est même absent. Dans la partie basse de la combe, il s'avère que le niveau archéologique ne se développe qu'en bordure nord de la parcelle soumise à la fouille. Ailleurs, le niveau archéologique, quand il est présent, est très érodé, et la couche de l'âge du Fer ne peut parfois pas être distinguée de celle de l'âge du Bronze. Il n'a pas été possible d'y identifier la moindre structure protohistorique.