Canton du Jura

La fouille au lieu dit Combe Ronde, au Nord-Est du village de Chevenez, s'étend à l'emplacement des bassins de sécurité aménagés dans le cadre de la construction de l'A16-Transjurane. Découvert lors des sondages réalisés durant l'hiver 2002-2003, ce site a été fouillé entre juin et octobre 2003.

Dans un premier temps, l'intervention s'est déroulée dans le domaine B en aval de la combe, à son ouverture sur la vallée de la Haute Ajoie. Le niveau archéologique repéré lors de la campagne de sondages a été observé en coupe, mais n'a pas pu être excavé en raison de son développement sur la partie sud-est de la combe, classée en réserve écologique. Sa limite ouest a cependant pu être définie. Les restes d'un foyer a priori domestique et de la céramique attribuable à la période protohistorique y ont été mis au jour. Ce niveau d'occupation se prolonge en direction du sud à l'extrémité nord de l'emprise de Lai Coiratte, en vis-à-vis dans la plaine du Creux-des-Prés, où il a livré des céramiques protohistoriques, parmi lesquelles une micropoterie ainsi qu'un fragment à vernis noir et de rares fragments d'amphores à sanidine. Ces éléments permettent une attribution chronologique de cette occupation à La Tène finale. Des coupes de référence y ont été réalisées afin de compléter les données géologiques relatives au site de Chevenez, Lai Coiratte.

Dans un second temps, les investigations se sont concentrées plus en amont dans la combe, dans le domaine A. Le site occupe un replat dans la partie centrale du vallon. Un profil de référence a été relevé sur toute la longueur de la zone fouillée, dans un axe nord-sud. Plusieurs coupes transversales W-E ont également été relevées afin de percevoir le développement des niveaux archéologiques et géologiques de la combe. L'occupation archéologique se matérialise par la présence d'un foyer domestique et d'un ensemble de trous de poteaux et de fosses. Ces structures s'organisent en trois bâtiments dont la construction s'échelonne en trois phases. Dans une première phase, un petit grenier sur poteaux de plan carré, de 3 m de côté, est implanté. Dans une deuxième phase, il fait place à une structure d'habitat de plan rectangulaire, 6 m x 5 m. Après destruction, cet édifice est reconstruit et sa surface étendue en direction du sud, pour former un bâtiment de plan rectangulaire de 6 m x 10 m, dans une ultime phase d'occupation. Le mobilier exhumé est attribuable à la période protohistorique, entre la fin de La Tène ancienne et La Tène moyenne : deux segments d'un bracelet en schiste bitumineux et, pour l'essentiel, de la céramique, parmi laquelle une jatte à bord festonné.