Canton du Jura

Le site a été découvert en 2010 lors d'une prospection effectuée le long d'un fossé drainant implanté au sud de la parcelle. Au sein de l'emprise, qui s'étend sur une surface de 300 m de long et de 45 à 50 m de large, quatre zones à fort potentiel archéologique ont été décapées.

La fréquentation principale du site survient au Bronze final. Les vestiges récoltés dans les zones II (six fosses, deux trous de poteau et un foyer associés à de nombreuses céramiques, des terres cuites et quelques meules) et IV (dépression naturelle contenant de nombreuses céramiques et ossements de faune) témoignent de l'installation sur place d'un habitat, certainement à vocation rurale. Comme aucun plan de construction ne se dessine, et en comparaison avec les sites contemporains voisins, le ou les bâtiments devaient reposer sur des sablières basses. L'abondant mobilier découvert permet de placer cette occupation au HaB2 récent ou au HaB3.

D'après le mobilier exhumé dans la zone I, essentiellement de la céramique et quelques terres cuites, une occupation au HaC peut être envisagée à l'ouest du site. La forte fragmentation du matériel, ainsi que la découverte d'une seule structure, une fosse ovale de grandes dimensions, laissent présumer que nous n'avons dégagé que la périphérie d'un habitat situé hors emprise, plus au sud.

Des témoins de l'Epoque romaine ont été retrouvés en faible quantité un peu partout sur le site. Il s'agit avant tout d'un fossé localisé au nord-ouest du site, mais aussi de quelques fragments de récipients, dont deux ou trois sigillées. Ces modestes vestiges sont probablement à relier avec le mausolée de Delémont-La Communance, découvert environ 150 m plus au nord. Une datation 14C, issue d'un prélèvement dans une concentration de charbon, remonte à la fin de l'Epoque romaine, voire début du Haut Moyen Age. Aucun mobilier retrouvé sur le site ne peut cependant être associé à l'une ou l'autre de ces périodes.

Enfin, d'après la situation stratigraphique et une datation 14C, une dernière fréquentation au début de l'Epoque moderne, a été mise en évidence dans la zone III. A cet emplacement, les fouilles ont révélé une succession de fosses creusées en batterie et souvent imbriquées les unes dans les autres. Bien que l'intégralité de cette surface n'ait pas été explorée, nous pouvons estimer qu'elle atteignait 780 m2. Par analogie avec un champ de fosses similaires fouillé à Develier-Courtételle, nous admettons que ces fosses ont été creusées pour en extraire l'argile, probablement utilisée par la suite comme matériau de construction (briques, tuiles, torchis).