Plus que l’art de soigner les forêts, la sylviculture est  l’art d’apprendre à soigner les forêts, tant il est vrai qu’elle est un apprentissage continuel requérant autant de persévérance que d’humilité. Par l’observation de la dynamique naturelle des écosystèmes forestiers, mais aussi de leurs réactions aux interventions d’origine humaine, la sylviculture cherche à guider les peuplements forestiers vers un état à même de répondre aux multiples exigences et mouvances de la société. Plus cet état s’apparente à l’état naturel, plus les chances de succès sont élevées et les efforts pour l’atteindre minimes. (Définition de la sylviculture, Jacques Doutaz, CEFOR Lyss, Juin 2011)

Pour exercer cet art cultural sur l’ensemble du territoire cantonal, les propriétaires de forêts ont besoin de recourir à des spécialistes bien formés que sont les gardes forestiers de triage et les collaborateurs-trices des entreprises forestières publiques et privées. La pratique de la sylviculture nécessite des connaissances générales approfondies pour pouvoir observer le peuplement initial et son environnement naturel, l’analyser, le décrire et définir les mesures sylvicoles adéquates à prendre.

Dans la phase de croissance de la forêt, les interventions sylvicoles doivent tenir compte de la dynamique forestière, de la structure proche de la nature, des interventions dans les différents stades de développement de la forêt, des différentes méthodes d’éclaircie et de rationalisation du travail en forêt. La règle appliquée doit rester « réaliser un maximum de travail avec un minimum d’investissement ».

Après les années de production du bois intervient la récolte des grumes de grands diamètre, spécialement demandés par l’industrie du bois pour les feuillus. A ce moment-là, le sylviculteur, d’entente avec les propriétaires, doit prendre les bonnes décisions dans le domaine de la régénération des forêts en appliquant dans la mesure du possible les procédés les plus proches de la nature. Nous pensons en particulier aux méthodes de régénération de la forêt qui favorisent dans une large mesure la régénération par voie naturelle de la forêt.

Le cycle de production du bois, avec le siècle pour unité de temps, recommence ensuite par la phase des soins aux jeunes peuplements.